Sera interdit tout film qui porterait « atteinte à la sécurité nationale », en accord avec une loi qui sera votée cette semaine. Il n’y a pas de fumée sans feu: cette restriction culturelle est une conséquence des mouvements démocrates qui ont secoué Hong Kong en 2019. Annoncées en juin 2021, ces mesures autour de l’industrie cinématographique inquiètent depuis la déclaration de Edward Yau, ministre du commerce, ce mardi 24 août 2021:
« Tout film destiné à être présenté au public, qu’il soit déjà sorti ou devant l’être, devra être approuvé.»
Rétroactive, la mesure touchera les films déjà sortis comme que les futures productions, qui seront désormais passées au peigne fin. Quels éléments précis constituent un risque pour ceux qui le produisent ou le diffusent? La question reste posée, mais considérant que la peine maximale encourue s’élève à 3 ans de prison et 110 000 euros d’amende, cette seule menace devrait refroidir massivement la créativité des artistes locaux.
Rappelons qu’en mars 2021, Red Brick Wall, un documentaire portant sur l’occupation de l’université PolyU par des étudiants en 2019, avait été retiré. S’il est toujours étrange de voir une censure exercée à une époque où la dématérialisation, légale comme illégale, à abattu les frontières de la visibilité des oeuvres, Pékin place l’industrie du cinéma de Hong Kong dans un étau si resserré que voir ou posséder un film constituera, peut-être, un acte d’insoumission.
Et Edward Yau de déclarer, cette fois le samedi 28 août 2021 :
« Les libertés que nous chérissons, telles que la liberté d’expression et de création, seront au contraire protégés par cette nouvelle loi.»
[Image de couverture – PTU, Johnnie To, 2005]