2020 est morte, vive 2020 ?

C’est officiel depuis des mois, 2020 est une triste année. Peut-être pas la pire, certainement pas la meilleure, mais une indéniable fracture pour le secteur culturel et son public. Spectateur d’un jour, rat de cinémathèque, tous logés à la même enseigne : celle du salon. XXIème siècle oblige, réfléchir à l’éventuelle disparition des salles n’a rien de nouveau, cela remonte à l’apparition de la télévision. Si les images sont à la maison, pourquoi se déplacer ?

« Pourquoi ? », « Comment ? », on a eu le temps de se le demander en 2020, sous tous les angles. Assignés à résidence, la culture, à défaut d’être vitale, nous est devenue une échappatoire essentielle autant qu’amputée. Finie la découverte collective, le gigantisme de la projection qui, l’air de rien, continuaient de cohabiter avec les plateformes, du géant Netflix aux alternatives géniales comme Outbuster, Mubi et tënk. Mais un souvenir persiste, celui d’une salle pleine à craquer (à 50%, donc) pour la re-sortie de Akira pendant l’été, entre les deux confinements.

Deux heures immenses, suspendues dans le temps par la force des choses, d’autant plus grisantes au vu du score atteint au box office par la distribution audacieuse de Eurozoom. Le chef-d’oeuvre de Katsuhiro Otomo et la ferveur du public nous rendent confiants, impatients mêmes, à l’idée de voir les salles ressusciter, donner le meilleur d’elles-mêmes et nous offrir le cocon nécessaire pour réellement nous couper du monde extérieur. L’industrie va-t-elle miser, plus que dans le monde d’avant, sur des sorties en copies restaurées de films anciens ? Si oui, quid de l’actu ? Des intentions de Warner et de HBO Max ?

Mille questions, autant de cicatrices. Alors, à quoi bon faire un bilan culturel ? Doit-on y inclure uniquement les sorties salles, en symbole de soutien ? Ou uniquement les sorties VOD et les jeux vidéo, l’année cinéma sur grand écran se résumant à 4 mois ? Chacun a vu midi à sa porte parmi les rares de la rédaction à avoir découvert assez de belles choses pour dresser un classement honnête, mais la question s’est posée d’elle-même, d’autant que certains de nos favoris sortis en VOD étaient, à l’origine, prévus pour le grand écran, comme Soul et L’Extraordinaire Mr. Rogers.

Célébrons donc, en attendant de retrouver nos chères salles obscures !

(illustration de couverture : Gaumont Wilson, Toulouse)

BILAN 2020

Classement de Guillaume Banniard

1. The Last of Us Part II, de Neil Druckmann (jeu vidéo)
2. Le Jeu de la dame, de Allan Scott et Scott Frank (série Netflix)
3. Adieu les cons, de Albert Dupontel
4. Le Cas Richard Jewell, de Clint Eastwood
5. 1917, de Sam Mendes
6. Mafia : Definitive Edition, de Daniel Vávra (jeu vidéo)
7. Palm Springs, de Max Barbakow (Hulu)
8. Adolescentes , de Sébastien Lifshitz (documentaire)
9. Drunk, de Thomas Vinterberg
10. Adoration, de Fabrice du Welz /
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, de Rémi Chayé

Classement de Lucas Charrier

1. On the Rocks, de Sofia Coppola (Apple TV)
2. Uncut Gems, de Ben et Joshua Safdie (Netflix)
3. Dark Waters, de Todd Haynes
4. Soul, de Pete Docter et Kemp Powers (Disney +)
5. Les Filles du Docteur March, de Greta Gerwig
6. Light of My Life, de Casey Affleck
7. Séjour dans les monts Fuchun, de Gu Xiaogang
8. Le Cas Richard Jewell, de Clint Eastwood
9. L’Adieu, de Lulu Wang
10. Let them all talk, de Steven Soderbergh /
L’Extraordinaire Mr. Rogers, de Marielle Heller (Amazon Prime)

Classement de Muriel Cinque

1. Never Really Sometimes Always, de Eliza Hittman
2. Waves, de Trey Edward Schultz
3. Un pays qui se tient sage, de David Dufresne (documentaire)
4. Le Défi du champion, de Leonardo d’Agostini
5. Kajillionaire, de Miranda July
6. Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait, de Emmanuel Mouret
7. Dans un jardin qu’on dirait éternel, de Omiri Tatsushi
8. Drunk, de Thomas Vinterberg
9. La Fille au bracelet, de Stéphane Demoustier
10. Josep, de Aurel /
The Perfect Candidate, Haifaa al-Mansour

Classement de Thomas Manceau

1. Je veux juste en finir, de Charlie Kaufman (Netflix)
2. Soul, de Pete Docter et Kemp Powers (Disney+)
3. The Haunting of Bly Manor, de Mike Flanagan (série Netflix)
4. Uncut Gems, de Benny & Josh Safdie (Netflix)
5. Le Cas Richard Jewell, de Clint Eastwood
6. Dans un jardin qu’on dirait éternel, de Tatsushi Omori
7. Canción sin nombre, de Melina Leo
8. Séjour dans les monts Fuchun, de Gu Xiaogang
9. Kajillionaire, de Miranda July
10. Palm Springs, de Max Barbakow (Hulu)

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2 réflexions sur “2020 est morte, vive 2020 ?

  1. Salut
    Ce serait cool que Muriel Cinque fasse une chronique sur les choses qu’on dit, les choses qu’on fait avant la cérémonie des césars.
    Avec toutes les nominations et les prix déjà reçus c’est le favori cette année bizarre.
    C’est la seule à l’avoir vu ?

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  2. Bonjour,

    Rien de bizarre là-dedans, il nous est simplement impossible de tout couvrir ; Le Cas Richard Jewell est présent dans trois des quatre classements, il n’a pas été chroniqué pour autant.

    D’autres ont vu le film mais Muriel était la plus enthousiaste, nous ignorons si elle complètera son classement avec des critiques. Ce serait chouette, néanmoins le site dépend du temps que chaque rédacteur peut lui accorder.

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